
Capitale de la Jordanie depuis 1921, c’est à Amman (عمان, `Ammân) que nous avions débuté notre périple en Jordanie il y a de ça déjà 2 ans. Celle que l’on a nommée tout à tour Philadelphia à l’époque romaine puis Rhabbat Ammon citée ainsi dans la Bible, est une ville fascinante et pleine de contrastes : mélange unique de souffle moderne et de vestiges antiques, idéalement située sur une colline entre le désert et la fertile vallée du Jourdain. Je suis tombée amoureuse de son atmosphère en 24h à peine et je me la suis appropriée au point de m’y projeter.
+ Pour cela se faire accompagner d’un guide, Walid, la plus belle rencontre qu’il nous ait été donné de faire en Jordanie comme ailleurs.
✆ Waleed Marashdeh +962 772185425 ou al.anaiber@yahoo.com : appelez-le de la part de Charline et Kares en lui passant un « bonjour » rempli d’amour ♡
+ Se tourner vers l’Office du Tourisme de Jordanie. Website / visitjordan.com
☽ Dormir au Locanda boutique Hôtel, le premier du genre en Jordanie, avec un message culturel fort. Chacune des 14 chambres porte le nom de musiciens célèbres dans le monde arabe. De Um Khalthoum et Saeed Darwish à Fairouz – Tarif : 100€/nuit ✔
✈ Royal Jordanian : 600€
Celles et ceux qui avaient suivi mon voyage en Jordanie sur Instagram @itwia avec mon hashtag #injordaniam ont déjà aperçu certains de ces clichés, pour tous découvrez mon récit et mes bonnes adresses en images de ces 24h passées dans la capitale jordanienne. #inammaniam , c’est parti.


La première nuit fut courte ici, comme je l’avais raconté dans le premier article consacré au Royaume Hachémite (ici), le retard de notre vol, la correspondance ratée, etc… ne nous avait permis de fouler le tarmac de l’aéroport qu’aux alentours de 4h30 du matin. Nous n’avions rejoint notre boutique-hôtel que pour quelques heures de sommeil, à peine le temps de recharger nos batteries. Pourtant il nous fallait beaucoup d’énergie pour découvrir cette ville bâtie à l’origine sur 7 collines et qui s’étend maintenant sur 19. Monter, descendre, chacun des quartiers, remonter, redescendre, chacune de ces collines. Heureusement nous n’étions pas seuls mais surtout nous étions véhiculé. Je me souviens que nos trajets en voiture étaient ponctués soit de micro-sieste soit de contemplation béate à travers la vitre.
Compteur à 0 ◄▌▌
Il était 10h00 quand Walid notre guide rencontré quelques heures auparavant à l’aéroport nous attendait de pied ferme dans le hall de l’hôtel. Lui aussi avait les mêmes yeux embués de fatigue que nous et le coup de sifflet de départ n’avait pas retentit. Cette journée de visites était programmée à la lettre et s’annonçait comme longue. L’excitation de la découverte allait nous gifler le visage.
Nous avons commencé par la visite du centre culturel THE KHALID SHOMAN FOUNDATION sur les hauteurs de Al Roujm. Darat al Funun est une maison pour les arts et les artistes de la Jordanie et du monde arabe installés dans trois bâtiments traditionnels des années 1920, à côté des vestiges archéologiques d’une église byzantine de six siècles construite sur un temple romain, tous restaurés pour l’usage. J’ai tout de suite eu un coup de coeur pour le lieu, au point d’immédiatement m’imaginer vivre dans une bâtisse de ce style, avec une vue similaire. Découvrir les ruines et le cinéma en plein air qui y a été installé c’était l’apothéose. L’exposition que nous avions vu à ce moment là traitait de la vie autour de la mer morte, tout autour, des 2 côtés, Israélien/Palestinien et Jordanien, tout autour, avec amour. Utopie artistico-géo-politique.
Avec ses Arts, Architecture, Archéologie, Darat al Funun parle d’un héritage durable de l’urbanisme, de l’architecture et de l’identité culturelle qui est maintenant enrichi par une floraison moderne des arts visuels. Alors que l’orientation de ses programmes se concentre constamment sur les arts visuels, le Darat al Funun s’efforce d’être un refuge pour tous les arts, où le public peut expérimenter les arts visuels en harmonie avec d’autres formes d’expression de soi.




Aux alentours de 12h00, la faim se faisant Walid nous a donc emmené non pas déjeuner mais participer à un cours de cuisine traditionnelle jordanienne. Belle surprise que d’apprendre à préparer un Maglouba (poulet/riz/tomates) ou encore du Matabal (caviar d’aubergines – food crush), ces plats qui allaient rendre dingue mes papilles pour les 15 prochains jours. J’imaginai déjà les refaire aisément à la maison, me télétransportant là où je les avais découverts. Mais ça je ne le savais pas encore. Nous étions une dizaine d’occidentaux autour du plan de travail, sur la terrasse dominant Amman, tous studieux, affairés à prendre des notes et à observer nos chefs. Quand est venu le moment de nous attabler, je me sentais déjà repu de savoir à défaut de gouter. Il n’a pas fallu me le proposer deux fois quand l’autorisation de se servir a été prononcée. Ce fût un délice, à la réécriture de ces lignes, je ressens encore les saveurs.


A 14h00, une balade digestive dans Downtown nous a permis de nous alléger de nos mézzés malheureusement pas de nous rebooster. Nous étions éveillés depuis plus de 24h et les premiers pas dans Amman demandaient beaucoup d’énergie pour grimper les pentes et de concentration pour satisfaire ma curiosité. Je ne voulais rien manquer alors je luttais contre mon sommeil. Un énorme coup de fatigue s’est fait ressentir au moment même où nous devions visiter la plus vieille maison « Diwan Duke ». Aujourd’hui café, cette escale tombait à pic avant d’enchainer avec le théâtre romain et la citadelle, vestiges de l’ancienne Philadelphia.



La promenade sur les hauteurs de la citadelle nous a permis de profiter du formidable panorama offert sur Amman, dont la lumière de fin d’après-midi (17h00) l’habillait de couleurs chaudes. C’est d’ici que j’ai pris conscience du nombre de ses collines, des degrés de pente que nous avions affronté plus tôt dans la journée. Face à moi les maisons blanches (ndlr : une loi impose la construction en pierre locale) démultipliées et le nombre incalculable de mosquées dont les minarets ponctuent de verticales la skyline dodue. A mes pieds, j’apercevais la « ville basse » et le théâtre que nous avions découvert quelques heures plus tôt. Spectatrice du tableau de la ville, c’était principalement le Temple d’Hercule et ses colonnes de pierres rosies par le soleil, l’église byzantine et son dôme de bois, le Palais ommeyade (El Nasr) et son histoire chargée que nous étions venus visiter. Exit le Musée national archéologique, le temps nous a manqué. Au moment où le ciel s’est assombri de bleu nuit, les muezzins se sont mis chacun leur tour à entonner le chant de la prière du soir, il était déjà 19h00. Magique.
La citadelle a été édifiée par l'empereur romain Marc Aurèle (160 - 181 ap. J.C.) selon un plan similaire à celui du temple d'Artémis à Ephèse, l'une des sept merveilles du monde. Sur ce site ont été découvertes les premières traces d'occupation humaine de la cité, qui dateraient du milieu de l'âge de bronze, c'est-à-dire vers le deuxième millénaire av. J.-C, mais la cité originale d'Ain Ghazal (fondée il y a 10 000) est néanmoins située dans la banlieue d'Amman. Le Musée archéologique témoigne de cette civilation ancestrale, ainsi que de celle des rois ammonites présents 1200 av J.C. qui ont bâti la grande cité de Rabbath Ammon.
Les premiers vestiges visibles sur le site datent de l'époque romaine, lorsque la ville était une décapole romaine qui portait le nom de Philadelphie. La ville a ensuite été conquise par les Byzantins puis par les Ommeyades (dynastie arabe), comme en témoignent les vestiges trouvés sur place. Parmi les ruines que l'on peut encore voir aujourd'hui, les plus impressionnantes sont celles du palais omeyyade, sur la terrasse supérieure, au nord de la citadelle. Les vestiges les plus anciens sont ceux du temple romain d'Hercule, avec ses colonnes massives, et ceux d'une église byzantine. Commençons la visite par ordre chronologique.
Source : Le Petit Futé









La journée s’est donc terminé en haut. En bas nous l’avons achevée ou était-ce elle qui avait eu raison de nous. Avant le coucher, je voulais diner, épuisée certes mais affamée. Ceux qui me connaissent savent à quel point j’aime manger, non pas pour me nourrir mais pour prendre du plaisir. Ce soir là aux alentours de 21h00, c’est au Sufra que nous nous sommes essayé une nouvelle fois à la gastronomie jordanienne mais le souvenir le plus marquant de ces repas nocturnes est le Jafra, l‘un des restaurants/cafés traditionnels les plus populaires d’Amman, situé dans le vieux centre-ville (Wasat Al Balad) et bien connu pour son style orientaliste. Un joueur de Oud s’est installé derrière nous, lorsqu’il a commencé à jouer nous avons eu l’impression d’être des Jordaniens des 50s, enfin d’être ces mêmes Jordaniens assis autour de nous, venus en être amis, des groupes d’hommes comme des groupes de femmes, ici pour partager une chicha et prendre du bon temps. Peu importe l’époque finalement, peu importe qui nous sommes, ce soir là nous étions tous pareils.



Downtown en journée et la colline d’ Al Balad en soirée, c’est ainsi que j’ai divisé mon unique jour de visite de la plus vieille ville du monde encore habitée.
#MES CONSEILS
🍴 Endroit parfait pour la pause café post-déj’, se rendre chez Duke Diwans (King Faisal Street – Downtown), cette maison de ville historique, construite en 1924, qui a servi de bureau de poste (le premier d’Amman), de ministère des Finances et d’hôtel. Aujourd’hui, il a été restauré avec des meubles d’époque par un important homme d’affaires jordanien, qui est également le duc du village de Mukhaybeh. La collection de vieilles photos d’Amman fournit un aperçu intéressant d’un âge révolu. Tout cela est assez sous-estimé, mais plutôt charmant.
🍴 Prendre un cours de cuisine chez Beit Sitti. Gérée par une jordanienne à l’accent anglais parfait, qui a rénové la maison familiale et l’ouvre à qui veut vivre comme un local. J’ai apprécié cuisiner mais j’ai surtout adoré ce que nous avions préparé.
🍴 Diner chez Jafra, l‘un des restaurants/cafés traditionnels les plus populaires de la cité, situé dans le vieux centre-ville (Wasat Al Balad). S’installer sur la terrasse, commander un verre de thé sucré et une Chicha.
► A faire : l’exposition du moment à la Darat Al Funun Foundation, niché sur les hauteurs ou une projection à la tombée de la nuit confortablement installé entre les colonnes romaines, un voyage dans le temps.
ღ Chiner des tapis, des Scheichs, au souk de la mosquée Abdallah, une véritable caverne d’Ali Baba dans un lieu de culte des plus paisibles en fin de journée.
◐ A voir le matin : l’amphithéâtre romain dont gravir les marches est une excursion à part entière. Vestige le plus impressionnant de la Philadelphie romaine, avec une capacité de 6000 personnes. Vous vous sentirez seul d’en haut, à contempler Amman quand la lumière est douce.
◐ A voir en fin de journée : la citadelle de Philadelphie juste avant le coucher du soleil quand les lumières réchauffent la ville d’or depuis le belvédère du Jebel Al Qala’a.
#SALAM AMMAN
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*Toutes les photos de moi ont été prises par Kares Le Roy.