14.04.2016
Je fêtais mes 34 ce jour là.
Nous quittons Aqaba, soulagée pour ma part (voir ici). Nous partons en direction de Feynan, saluant la Mer Rouge d’un au-revoir peu sincère. La route 65 longe la frontière Israëlo/Palestinienne sur de nombreux kilomètres. Je regarde les barbelés d’un air dubitatif.
Je sais où nous emmènent Rami et Waleed car j’ai géré tout notre itinéraire et notre hôtelerie en amont mais je n’ai absolument pas conscience de ce qui m’y attends. Pour moi il s’agit simplement d’un nouveau lieu, une simple halte où nous dormirons le soir même, atypique certes. La boule au ventre j’ai surtout à l’esprit qu’il s’agit de notre avant dernière nuit dans le pays.
Nous roulons. De nouveau des masses rocheuses bordent de loin l’axe goudronné. Le désert nous rattrape. Contrairement au Wadi Rum, des buissons surgissent des dunes, des végétaux fleuris dont le fameux « arbre de Goliath » composent le paysage.
Après quelques pauses urinaires et photographiques, nous arrivons enfin au village de Feynan et garons la voiture au bureau d’accueil. Quelques minutes de patience, le temps de sélectionner nos affaires, que notre nouveau moyen de transport conduit par un gamin de 14 ans arrive. C’est en 4×4 que nous allons atteindre l’écolodge via une piste des plus accidentés. Les premières tentes bédouines se profilent, un homme sur un âne transporte des branchages, des gamins récupèrent de l’eau dans des bidons, nous pénétrons un nouvel espace-temps.
Puis j’aperçois au loin des panneaux solaires sur la toiture d’un bâtiment. Nous y sommes. C’est maintenant que je vais commencer la description du plus beau lieu où il m’ait été offert de dormir : le Feynan Ecolodge.
Inspiré de caravanserail des diverses routes marchandes, la Royal Society for the Conservation of Nature décide en 2005 de construire un hôtel éco-exemplaire qui fonctionne entièrement à l’énergie solaire. Conçu par l’architecte jordanien Ammar Khammash dans un profond respect de la nature environnante. Austère de prime abord, telle une forteresse aux murs couleur sable, il semble pris en étau entre les 2 montagnes qui l’entourent. La façade sud est ornée de pierre plates plantées dans la paroi, technique yéménite permettant de créer de l’ombre sur la façade et ainsi rafraichir les murs surexposés au soleil.
Les 26 jolies chambres, aux murs enduits, à la literie parfaite, sont à la nuit tombée, éclairées à la bougie (fabriquées par les femmes des alentours). La notre possède un balcon que rapidement j’occupe. Pas assez longtemps à mon goût car il est l’heure de déjeuner. Notre table est dressée sur la terrasse, à l’ombre d’un olivier. Ici on mange végétariens, des fruits et des légumes achetés auprès de petits producteurs locaux. Ici on mange du pain pétrit et cuit par UmKalid une bédouine qui gère son commerce depuis sa tente. Ici on boit de l’eau servit dans des carafes en argile produites par les bédouins. Ici 90 familles bédouines contribuent au fonctionnement de l’écolodge. Ici on est tout simplement éthique et écologique.
Tous les awards qu’a reçu cet établissement prouvent l’exemplarité de ce projet : National Geographic Best Eco-Lodge, Conde Naste Traveler, Trip Advisor, Travel & Leisure, The Guardian, …
Je fêtais mes 34 ce jour là.
La surprise que m’avait réservée le personnel sur ordre de Rami et Waleed (Kares n’était pas loin non plus) m’a prise au dépourvu déclenchant en moi une joie « hilare ». Un gâteau au chocolat préparé dans le plus grand secret, servi au coin du feu de cheminée, accompagné d’une chanson entonnée par tous (clients compris). Bonheur.
La soirée était loin d’être finie. On m’invita à monter sur le toit, à m’allonger confortablement sur les matelas d’appoint et à écouter le cours d’astronomie qu’on allait me donner. Agrémenter des blagues de Waleed, les noms des étoiles et des constellations résonnèrent dans cette nuit noir.
Je fêtais mes 34 ans cette nuit-là quand tout à coup j’ai eu 5 ans au déployement de la couverture qui le protégeait, le téléscope était de sortie. Apothéose, on m’a offert la lune. Quel age ai-je eu déjà ce soir là?
J’ignore si le rôle de la lune y est pour quelque chose, cet endroit, ce moment, cette expérience, c’est mon big CRUSH jordanien ♡ avec regret que nous l’avons quitté en y passant seulement une nuit, nous promettant d’y revenir accompagné de nos proches – Inch’Allah.
► A faire : du VTT sur l’un des nombreux sentiers de la Réserve pendant quelques heures, ou accompagner un berger une journée toute entière et ainsi s’adonner à l’élevage de biquettes (idée qui germe dans un coin de ma tête).
◐ A découvrir : les trésors archéologiques alentours: les anciennes mines de cuivre, les églises Byzantines, les villages néolithiques et un aqueduc romain.
🍴 A gouter : le café jordanien assis en tailleur sous la tente de Muhamed, le doyen de la communauté.
Notre Feynan Ecolodge Experience comprenait :
- le déjeuner composé de mezze
- le dîner végétarien sous forme de buffet aux chandelles (inspiration locale)
- le délicieux petit déjeuner arabe
- la prise du café chez Muhamad, un bédouin qui nous a acceuillit sous sa tente
- 1 randonnée au coucher de soleil
- l’observation des étoiles
- thés locaux à volonté
- frais d’entrée pour la réserve naturelle de Dana
Tarif : suite Deluxe 175JD soit 220€
Merci à toute l’équipe du Feynan Ecolodge pour leur accueil chaleureux et pour ce très bel anniversaire.
*Article en collaboration avec l’Office de tourisme de Jordanie. Le contenu -texte+images- a été pensé en totale liberté éditoriale.
> à suivre sur IG #injordaniam #shareyourjordan et @visitjordan
Comme c’est beau ! Ca donne envie d’aller passer quelques jours là-bas, d’ailleurs, tes mots et tes photos donnent envie de découvrir tout le pays !
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