Dernière étape, comme une fin de course, la ligne d’arrivée est proche. C’est la fin du voyage. J’ai le cœur serré.
Shiraz. La ville du poète Perse le plus célèbre et dont le peuple connait par cœur chacun de ses vers : Hafez. Une ville, une grosse ville dont la circulation n’a rien de poétique. Sauf une fois le camion garé, une fois que la visite peut commencer.
Arg-e Karim Khan pour débuter ce marathon. Un château (de sable) aux 4 tours dont une croule sous le poids des années, un plan rectangulaire que vous pénétrez et là… un jardin, des citronniers, des bancs où il est bon se reposer. De l’extérieur jamais je n’aurais deviné ce décor.
Shiraz est remplie de jardins privés, cachés, les différentes Buruni (maison d’hôtes) comme celle de Mohammad Ali Khan (deuxième shah de la dynastie Zand – XVIIIeme siècle) dont l’orangeraie est classée à l’UNESCO. Ce fût une bouffée de fraicheur à chaque visite. Les 40°C ambiants nous avaient assommés, les jardins nous ont rafraîchis.
A bout de souffle, nous avons terminé cette journée au tombeau d’Hafez pour y observer les femmes pleurer ou y percevoir les vers contés qui vous transporterons. Ecouter chaque pèlerin y réciter des poèmes vieux de 1000 ans et qui sonnent comme avoir un sens pour toutes ces personnes. Mystique. Puis boire un chaï à la teahouse et quitter le mausolée en vous faisant prédire l’avenir par un oiseau à la sortie. L’avenir! Un oiseau? Accompagné de quelques rials et votre destin sortira du petit papier attrapé de son bec. Tout n’est que poésie ici.
Dans le jardin des roses, hier, l’aube pointait.
La nuit passée, dans mon ivresse, s’effaçait.
J’étais pareil au rossignol.Des amis, un flacon de vin, du loisir, un livre, un coin parmi les fleurs…
Je n’échangerai pas cette joie pour un monde, présent ou à venir.Que m’importent les tulipes et les roses,
puisque par la pitié du Ciel,
j’ai, pour moi seul, tout le jardin.Si, comme Alexandre, tu prétends à la vie éternelle, cherche-la sur les lèvres roses de cette ravissante beauté.
Rien n’est meilleur que le plaisir, fête au jardin, le vin, les roses
Où est passé notre serveur? Il tarde à venir. Qu’attend-il?Hafez (~1325-~1390 )
Ghazels extraits du Divan
> A faire : déambuler dans le Bazar-e Vakil comme dans toutes les villes iraniennes. Le bazar c’est le lieu de vie dans lequel on se promène, on commerce, et aussi où l’on déjeune. Ici à Shiraz, trouver le Seray-e Mehr Teahouse, un endroit quelque peu caché, une sorte de boudoir, s’avère être une sorte de chasse au trésor.
> Diner au Sharzeh, restaurant situé à l’entrée du Bazaar dans la rue menant à la mosquée Vakil. Touristique mais pas occidental, accompagnement musical pendant votre repas.
> Dormir au Niayesh Boutique Hotel.
Superbe !