Carte postale du … Mexique

MEXIQUE

Quatrième édition. Aujourd’hui, d’un endroit où je n’ai pas mis les pieds, mes amis, pour me faire rêver, m’envoient une carte postale.

Voyageuse seule et intrépide, la jolie Monia a beaucoup d’histoires au fond de sa mémoire. Cette carte postale, elle me l’envoie du Mexique, où accompagnée de son mari, elle s’en est allé passer leur lune de miel « routarde ». Une destination de plus à ajouter à ma Bucket liste.

Mi dios es hermoso país.

¡Hola ITWIA !

Nous venons à peine de rentrer et c’est de notre salon parisien que nous t’écrivons,  tant que nos souvenirs sont encore frais.

Partir pour 17 jours dans un pays aussi grand que le Mexique dans un continent aussi grand que l’Amérique latine, c’est un peu comme prendre un apéritif à Noel. Autant dire que c’est juste un petit aperçu pour nous donner envie de partir plus longtemps.  C’est dans l’avion, direction Cancùn, que nous avons commencé à définir plus précisément notre itinéraire avec nos sensibilités et nos envies : un peu d’histoire, un peu de ville et beaucoup de nature.

En bons routards, notre crédo c’est l’impro ! Notre itinéraire peut être modifié au gré du vent, des rencontres, de nos envies, alors nous ne réservons jamais rien.  C’est en sortant de l’aéroport, happés par l’humidité et la chaleur que nous rencontrons une française qui cherche, elle aussi, le bus qui va au centre ville. Son voyage à elle, durera un an. Nous sympathisons, discutons  durant le trajet et arrivés au centre ville, nous partons ensemble vers une auberge de jeunesse.

Nous arrivons à L’Orquideas Hostal qui annonce l’ambiance avec ses fresques de street-art aux murs et ses hamacs. Des gens du monde entiers discutent, en anglais, en espagnol, mangent et boivent autour d’une grande tablée où nous nous installons aussi.   Nous venons d’arriver et déjà nous n’avons plus envie de repartir, ce sentiment de liberté que procure l’ailleurs s’installe doucement et la France nous parait bien lointaine.

Au réveil le lendemain, nous ne trainons pas, nous allons à la gare routière. Direction Chiquila. Après 3h de route, nous prenons le ferry pour 100 pesos, 15 minutes de trajet suffiront, nous arrivons sur l’île ou commencera vraiment notre voyage : Holbox (se prononce Holboch).

Le temps semble s’être arrêté sur cette île que nous découvrons avec nos sacs sur le dos. Du sable, partout,  du sable, blanc, farineux, avec des flaques d’eau ici et la. Nous croisons des caddies de golf qui officient comme taxis sur l’ile où les voitures sont interdites. Une atmosphère particulière se dégage de l’endroit. Nous trouvons un lieu où dormir, rien n’était indiqué sur la devanture du petit bâtiment mais les portes étaient ouvertes et les gens semblaient sympathiques, on leur a demandé «  buscamos una habitacion para dos personas »  et hop c’est parti, on discute, on baragouine tant bien que mal, Antonio et Nelly , frère et sœur, sont ravis de nous accueillir. Nous négocions le prix, et nous voila seuls pensionnaire d’un hôtel vide.

Nous déposons nos affaires et partons immédiatement à la rencontre d’Holbox. Nous arrivons sur la plage où de nombreux pélicans et autres volatiles ont établis domicile. Il n’y a pas grand monde ici, les oiseaux semblent plus nombreux que les humains. Nous marchons sur l’ile, au bord de l’eau, puis dans les rues, parfois inondés des pluies diluviennes qui ont lieu ces derniers temps. Les maisons sont en bois et peintes de couleurs vives. Nous croisons aussi des visages sur certains murs,  le street-art est étonnement bien présent sur l’ile. Un tour en vélo le long de la mer, pour faire mieux connaissance avec les environs et leurs habitants, des moustiques et puces de sable très coriaces.

Le lendemain, journée en bateau. Des dauphins dansent dans l’eau. Un peu plus loIn , nous péchons des poissons que le capitaine de notre lancha cuisinera ensuite ensuite en céviché. Oignons, tomates, citron vert, poisson cru en dés, un soupçon de coriandre et le tour est joué. Un délice. Snorkelling à Cato Caboche, lieu de jonction des deux courants marins. Manque de chance, il pleut des cordes quand nous arrivons. Nous accostons alors sur un rivage désert, le ciel gris est menaçant. Nous sommes seuls sur cette plage qui a des airs de bout du monde. Mais le soleil refait son apparition et apparaissent alors, sur notre chemin, des flamands roses qui marchent sur l’eau turquoise. Scène incroyable et irréelle qui marquera notre voyage.

Nous quittons Holbox aux aurores,  pour aller à Mérida, capitale du Yucatán. Grande ville,  parfois étouffante, qui cache, de belles bâtisses coloniales. Nous prenons un tandem pour descendre l’avenue Montejo, les Champs Elysées mexicains. Pas de grands magasins ici,  mais de somptueuses demeures du début du XXème siècle construites par de riches marchands de sisal.  Le soleil brule et l’humidité nous épuise.

La chambre de notre auberge, donne sur le zócalo, la place centrale d’où nous pouvons admirer la cathédrale et les musiciens qui viennent, dès la nuit tombée, jouer sur les terrasses des restaurants.

Le lendemain, nous allons à Uxmal (se prononce Ouchmal) un des deux sites mayas les plus importants du Yucatàn avec Chichén Itza mais moins populaire à en croire le peu de touristes que nous croisons quand nous arrivons la bas.  Nous sommes accueillis par la Piramide del Adivino qui nous surprend à notre entrée dans la zone archéologique. Massive et imposante, elle donne le ton avec ses 35 mètres de haut. La légende raconte, qu’elle aurait été érigée en une nuit par un nain aux pouvoirs magiques. Drôle non ?

Marche et découverte sous un ciel bleu, la chaleur est assommante et nous croisons de nombreux iguanes qui se prélassent au soleil.  Seuls au pied de la Gran Piramide de 32 mètres, l’invitation est trop tentante, nous décidons de monter. L’ascension est raide mais l’arrivée au sommet nous permet d’avoir une vue sur l’ensemble du site maya qui émerge de la foret. Royale. 

Après une belle après-midi, nous partons sous une pluie torrentielle. Mauvaise surprise, le bus n’arrive pas, et à en croire les locaux qui attendent à nos côtés, il faudra attendre 1h30 avant que le prochain ne passe. Soyons fous, n’attendons pas !  Nous levons notre pouce en faisant signe aux voitures passants sur le chemin et au bout de quinze minutes, un pick-up s’arrête. Deux mexicains nous prennent dans leur véhicule, ils ne vont pas à Mérida mais dans une ville voisine que nous ne connaissons pas. 70 km plus tard, nous les remercions pour leur gentillesse. Le nom de la ville dans laquelle ils nous ont arrêtés ? : « UMAN ». True story.

Nous prenons un bus pour arriver à Mérida, reprenons nos affaires laissés dans un locker de la guesthouse et repartons aussitôt direction la gare routière ADO où nous avons un car pour San Cristobal de Las Casas dans le Chiapas.  15h de trajet nous attendent. Départ 19h45 arrivée 11h du matin.

Mais à 8h du matin, nous nous arrêtons pour..ne pas repartir. La route est bloquée nous dit le chauffeur, il ne peut aller plus loin. Nous avons le choix de, repartir à Palenque , à 3h d’ici ou de se débrouiller à partir de l’endroit ou nous sommes. C’est-à-dire au milieu de nulle part. Nous décidons de poursuivre notre chemin en compagnie de quatre autres routardes. Nous trouvons un pick up qui accepte de nous avancer à la prochaine gare routière pour une somme modique. Finalement, nous arrivons à San Cristobal vers midi après avoir pris une camionnette, fait de la marche et repris un collectivo. Nous apprenons par la suite, que ce sont les Les Zapatistas qui avaient volontairement bloqués la route. Classique dans le coin visiblement.

Nous prenons un café assis sur deux tabourets chez un marchand ambulant, nous sommes arrivés mais déjà fatigués !

San Cristobal est la plus vieille cité espagnole de l’état du Chiapas et une des plus jolies villes du Mexique. Ici,  Les couleurs des murs défilent mais ne se ressemblent pas. La chaleur et l’humidité semblent être de lointains souvenirs, à 2140 mètres d’altitude,  ici l’air est sec et frais.  La ville est agréable et bon marché pour ne rien gâcher.

Beaucoup d’indigènes Mayas viennent dans la ville pour vendre leurs artisanats : ponchos et écharpes en laine tricotées et autres vêtements brodés.  Les femmes sont belles, la peau tannée par le soleil, elles ont aussi le visage marqué par la fatigue car elles sont là, du matin au soir, au marché mais pas seulement, dans les rues, un peu partout.  Les enfants eux, vendent  des bracelets, des bonbons au miel et parcourent la ville, des écharpes pleins le dos,  aussi, comme les grands.

La ville nous transporte par ses plaisirs simples : marcher, se perdre dans les ruelles colorées, acheter des fruits exotiques pour trois fois rien et se régaler sur les grandes marches qui mènent au temple de Guadalupe. Le samedi, un festival de street-art à pris place sur le zócalo, le contraste entre les femmes mayas et les artistes qui bombent les toiles est saisissant. San Cristobal est une ville incroyablement cosmopolite et débordante d’authenticité à la fois. Et c’est pour cela, qu’elle a été un véritable coup de cœur.

Pour clore cette belle semaine dans le Chiapas, nous décidons d’aller passer notre dimanche à San Juan Chamulas.  Le marché est coloré est regorge de fruits et légumes en tous genres. Il y a une animation avec un orchestre, l’ambiance est à la fête.  Les locaux boivent des bières, du Coca-Cola et de la téquila attablés sur la place de l’église.

Cette église, est un des endroits qui a le plus marqué notre voyage. Oubliez toutes les représentations que vous pouvez avoir des lieux de cultes. Oubliez la monotonie ambiante qui peut se dégager de certaines églises ou cathédrales. Le spectacle qui s’offre à nous quand nous pénétrons dans cette église est atypique,  inédit.  Ici , les bancs et tables sont poussés sur le côté pour laisser à chacun la liberté de se recueillir comme il le souhaite. Certains sont assis, d’autres à genoux, en tailleurs ou prosternés. Des aiguilles de pin jonchent le sol. Et partout, il y a des bougies. Petites, grandes, longues, sur des tables, au sol, partout, des bougies scintillent. Certains mangent, d’autres boivent et offrent même du Coca-Cola en offrande aux saints. Une vieille femme prie, des œufs à côté d’elle. Elle sort des herbes odorantes et se met à les frotter vigoureusement contre son front et ses bras. Nous assistons, silencieux à cette scène étrange.  Les photos sont proscrites à l’intérieur. C’est avec ses yeux et son esprit qu’il faut capter les images, les scènes, les moments qui ont lieu ici. Un dimanche mémorable.

Nous prenons un bus pour Chétumal, 15h de trajet nous attendent mais nous avons suffisamment de motivation à l’idée d’aller à la rencontre de Bacalar et sa lagune aux sept couleurs.  Depuis Chetumal nous prenons un collectivo et c’est tôt le matin que nous arrivons sur le parque centrale de la ville.

Nous trouvons, par hasard, le meilleur des endroits où dormir. La chance nous sourit, nous avons eu la dernière chambre. L’herbe est fraichement coupée, les palmiers nous disent bonjour et là, à quelques mètres, la lagune.

Le ciel est gris et laisse présager des orages à venir. Mais la lagune, elle, est imperturbable.

Nous apercevons déjà deux belles couleurs. Un bleu marine, dominant,  et un filet d’eau turquoise qui se dégage au centre du bassin, comme s’il était éclairé, à cet endroit précisément, par un spot de lumière naturel. Pas de bateau, juste une voile au loin. Et pas de bruit, pas même celui des vagues. Tout est parfaitement calme et apaisé. Assis sur des chaises en bois au bord de l’eau, nous contemplons la beauté de ce lieu qui dégage une puissance sereine.

La ville n’a pas grand intérêt, soyons honnêtes, seuls les amoureux de la nature viendront ici pour profiter de cette magnifique lagune.

Au deuxième jour, nous décidons de faire un tour en bateau avec Amir, un mexicain rencontré la veille.  Il propose de nous emmener avec deux autres personnes pour nous faire découvrir les secrets de la Lagune. Amir la connait depuis toujours, son grand père était d’ailleurs le premier homme de Bacalar à proposer une activité touristique ici, il y a 45 ans de cela.

Nous partons ainsi, alors que la pluie se met à tomber du ciel, sur le bateau d’Amir en compagnie d’un serbe et d’un italien. La météo est aussi imprévisible que la couleur de l’eau, l’humidité et la chaleur sont toujours présentes mais la pluie et le soleil, eux, se succèdent sans jamais qu’on ne s’y attende. Amir nous emmène dans la mangrove, puis dans des coins où l’eau est aussi turquoise que la pierre. Nous nous arrêtons, pour se baigner, l’eau est douce et ne pique pas les yeux, un régal d’y plonger. Il y a à peine 2 mètres de profondeur, et moins par endroit. Marcher sur le sable dans cette lagune magique est un cadeau du ciel. Nous allons ensuite voir des cénotes ouvertes (du mot maya dzonot, qui signifie « trou d’eau », et se prononce cé-no-té en espagnol)  il faut mettre la tête sous l’eau avec un masque pour voir qu’un trou béant existe en dessous. Impressionnant et effrayant à la fois.

Une belle journée s’achève, nous partons le lendemain pour Tulum en voiture cette fois grâce à Marco et Andréa, rencontrés sur le bateau.

C’est à Tulum Pueblo que nous déposons nos sacs à dos. Tulum est divisé entre le village où nous dormons et le côté plage où des hôtels du style éco-chics (et accessoirement hors de prix) s’enchainent. Après avoir repéré les lieux à notre arrivée, nous divisons la journée qui suit en deux parties.  Le matin avec la visite de la cénote « Dos Ojos » où nous nous baignons dans l’eau transparente mais froide, très froide…entre stalactites et stalagmites. Et l’après-midi avec la visite des ruines mayas qui surplombent la mer. Le site est joli, bien conservé, agréable à visiter mais très touristique. Un peu trop à notre goût.  

Nous consacrons les deux jours suivants à Akumal, qui nous séduit très vite avec son décor de carte postale : eau turquoise-sable blanc-cocotiers. Ok c’est cliché mais tellement appréciable pour une fin de voyage. Grâce à nos masques et tubas, la mer des Caraïbes s’offre à nous tel un aquarium. Poissons multicolores et raies manta défilent devant nos yeux de citadins égarés.  Le must ? Les tortues, qui viennent brouter ici une algue qui pousse au fond de l’eau. Spectacle magique qui conclura notre beau voyage au Mexique.

On le savait déjà en arrivant mais on en est encore plus surs en repartant, 17 jours c’était trop court, et on a qu’une hâte, c’est de pouvoir repartir, cette fois, pour un bien plus long périple!

Alors,  Hasta luego ITWIA 😉

Monia

itwia_mexique_holbox4itwia_mexique_holbox9itwia_mexique_bacalar1itwia_mexique_bacalar2itwia_mexique_tulum2itwia_mexique_akumal2itwia_mexique_holbox3itwia_mexique_akumal1itwia_mexique_akumal3itwia_mexique_tulum1itwia_mexique_tulum4itwia_mexique_uxmal1itwia_mexique_tulum3itwia_mexique_uxmal2itwia_mexique_uxmal5itwia_mexique_bacalar4 itwia_mexique_sancristobal3itwia_mexique_sancristobal4itwia_mexique_sancristobal2itwia_mexique_holbox5itwia_mexique_market3

# Transports

Se déplacer avec les bus ADO, différents prix en fonction du confort qui peut être excellent (écrans avec films, WC séparés, boisson incluse, wifi etc). Il y a des promotions régulièrement sur le site : www.ado.com.mx

 

# MERIDA

> Dormir à l’Hostal Zocalo – Calle 63 #508 x Calle 60 y Calle 62, Centro – Tél :+52 999 930

> A faire : louer un tandem chez Bicimérida – Calle 56-A, N° 495×45 y 47 Col.Centro – Tél : (999) 287-35-38

# SAN CRISTOBAL DE LAS CASAS

> Manger chez TierrAdentro – Calle Real de Guadalupe #24, Zona Centro – Tél :+52 967 674

# BACALAR

> Dormir à Casita Carolina – Costera No.15 X Calle 16 y 18 Apartado 35, Centro – Tél :+52 983 834

> A faire : un tour inoubliable en bateau sur la lagune avec Amir (Tél + 52 983 164)

> Manger à La playita – Av. Costera 765 esq. Calle 26 ( A dos cuadras del Fuerte de San Felipe /Two blocks north from San Felipe Fort) – Tél : +52 (983) 834-3068

# TULUM

> Dîner italien chez El Bàcaro. Pas local certes mais excellente adresse – Centauro Sur | Entre Calle Andromeda y Sol – Tél : +(52)9841359517

* Ne pas oublier dans son sac à dos :

  • 1 anti-moustique (très) efficace
  • un masque et un tuba pour ne dépendre de personne et pouvoir sortir des sentiers battus
  • une polaire pour le Chiapas et les bus souvent trop climatisés
  • un kway pour les pluies diluviennes qui ne préviennent pas
  • 1 petit dictionnaire franco-espagnol, ça aide 😉

Besos.

Retrouvez Monia et ses pérégrinations sur son compte IG @mimiiisan.