

Je redoutais cette escale en mon for intérieur. Lombok était le synonyme du Rinjani et de l’ascension de celui-ci. 3756m qu’ici et là on me disait que je ne serai pas capable de gravir, que je souffrirai. J’ai donc pris peur. Son omniprésence était incroyable pourtant. Depuis la mer, depuis la route, on ne voyait que lui et nos regards ne pouvaient l’éviter. Alors lui et moi, il fallait bien que l’on se rencontre, de plus près.
Mais avant de l’atteindre, nous avons traversé le nord de l’île. Authentique. La nature intacte, la circulation quasi inexistante, l’appel à la prière qui résonne entre les monts, la tranquilité et la paix.
Puis nous sommes arrivés dans le petit village de Sembalun. Sur les 300 habitants que constituent le bourg, 10 sont guides de montagnes et 50 autres porteurs. Ce sont eux qui font vivre la communauté. Les femmes restent à la maison et éduquent les petits. Enfants du Rinjani.




#1 Gurung Rinjani
+++ Utiliser les services de Trekking Organizer to Mount Rinjani
Contact / Mr. Satya Budi
Address / Jalan Cendrawasih No.8 Cakranegara Code Pos 83231 Mataram Lombok Indonesia
Phone / +62 370 631271
Website / http://www.hikingrinjani.com & http://www.trekkingrinjani.com
Email / info@trekkingrinjani.com
Tarif / IDR 3M par pax
Le prix du forfait ci-dessus comprend :
- 1 nuit d’hôtel à Sembalun Lawang (petit déjeuner inclus)
- Guide
- Porteurs
- tente
- sac de couchage
- matelas
- 1 ½ litre d’eau en bouteille par jour
- équipements de cuisson
- tente de toilettes
- activité de Trekking au mont Rinjani 3 jours 2 nuits
- petit déjeuner, déjeuner et le dîner pendant la montée sur le mont Rinjani
- 2 x transport ( Bangsal Port > Sembalun + Senaru > Senggigi )
- Entrée parc national Mont Rinjani
- Permis de Rinjani Trek Centre (RTC)
# Programme
J1 : Sembalun Lawang – 1150m d’altitude
J2 : Sembalun Lawang > POS 3 Plawangan Sembalun Crater Rim (2639m)
7h00 départ sur les chapeaux de roues. La route était facile, cela ressemblait à une balade de courtoisie. Nous avons ainsi marché environ 3 heures avant d’atteindre la plaine de Savanna Grass Tall. Incroyable prairie d’herbes hautes qui chatouillaient les jambes à chacun de mes pas. Nous avons rencontrés nos porteurs à ce moment là. Bien chargés et en tongs, ils nous ont dépassés à une telle vitesse que lorsque nous sommes arrivés au POS 3, le repas était presque prêt. Cette pause nous permis de reprendre de l’énergie. Il en fallait. Puis les difficultés ont commencées. Niveau 1 j’entends. Ce que j’ignorais s’avèrerait pire.
16h00 enfin j’apercevais le sommet de ce qui serait notre point de chute pour la courte nuit que nous allions passer. Quelle déception ce fût à la vue de ce qui était notre camp : une déchetterie! Les porteurs si courageux et si peu payés, n’ont malheureusement pas le même rapport à l’écologie que nous. Il est beaucoup plus simple pour eux de laisser tous les déchets en haut plutôt que de les redescendre. Alors je vous laisse imaginer la tonne de sacs en tout genre qui s’amoncelle ici et là. A cela s’ajouta le fait que la météo ne nous avait pas suivie, la crête était enfouie dans les nuages, la fraicheur d’altitude commençait à hérisser mes poils. Nous avons fait de ce climat un moment idéal pour déblayer. Nous avons retroussé nos manches et pendant plus d’une heure, tenté de réunir au maximum ce qui nous polluait. Au total une dizaine de sacs remplis d’ordure, de bombonnes de gaz, de sachets de nouilles chinoises et d’un millier de lingettes. Désastreux.
Mais le spectacle qui s’offrit à nous un peu après 17H00, balaya d’un seul coup d’un seul notre dégôut, pour laisser place à l’émotion. Les nuages s’écartaient, laissant apparaitre enfin celui que j’avais imaginé, le lac Segara et son bleu émeraude. Le soleil se couchait en arrière fond.
20h00 ce fût l’heure d’aller dormir. Sans trop se faire prier, je me suis assoupie sans problème… avant d’être réveillée quelques heures plus tard par les ronflements de mon compagnon (dont je tairai le nom). Il dormait bien le bougre. Je n’ai donc pas fermé les yeux jusqu’à l’heure indescente du réveil nocturne, 01h00.
GRAVIR LE SOMMET – 3726 M > c’est à 2h du matin que nous avons commencé l’ascension du sommet, lampe frontale bien vissée sur la tête, bien emmitouflés dans nos polaires, bonnet et moufles, depuis la crête du Plawangan Sembalun crater à 2639m d’altitude. C’est 3h30 plus tard, errintée de fatigue, les larmes coulant sur mes joues et les jambes tremblantes, que j’atteignis les 3726m de ce qui est le plus haut point de ce volcan. FIERTE!
Supplément : IDR 150,000
J3: Plawangan Sembalun Crater Rim (2639m) > Sommet Mount Rinjani (3756m) > Segara Anak Lake > Plawangan Senaru altitude 2641m
Après un effort surhumain (le manque de sommeil ayant eut raison de mon énergie), nous devions redescendre au camp afin d’y être aux alentours de 9h00. 09h01 sur l’horaire je n’avais pas faibli, je pouvais alors récupérer des forces grâce au copieux petit-déjeuner préparé par nos porteurs. Pancake de banane, club sandwich, frites maison… En dépit des calories englouties, le regain d’énergie dont j’avais besoin tarda.
Après une courte négociation j’obtins le droit de me reposer 30min. On devait me laisser tranquillement plonger dans les strates de mon sommeil. Revitalisant!
10h30 nous reprenions le chemin qui nous ménerait encore plus près de cette eau émeraude, au bord des rives du lac Segara. 2 heures de marche, de descente, et la fatigue qui reprenait le dessus.
12h30 pause déjeuner qui pour mon plus grand soulagement n’était pas prêt. J’en profitais pour me rendormir, une seconde sieste. L’appétit n’était pas là de toute façon. J’aurai pu aussi me baigner dans les eaux chaudes d’une source avoisinante mais entre me débarbouiller et me reposer, le choix fut indiscutable. Pourtant ces eaux miraculeuses auraient pu guérir certains de mes maux. Les locaux y viennent pour soigner les maladies de la peau et autres rhumatismes.
14h00 peut-être les 5 pires heures de ces 3 jours. Monter, descendre, escalader, dévaler, s’accroupir, boire de temps à autre, ne jamais prendre de pause pour éviter d’accentuer le temps qui me séparait de mes compatriotes (lâcheurs!), remonter, redescendre, s’agenouiller dans les racines, souffrir, soupirer, crier, râler, et puis de la vue incroyable, profiter…
18h00 enfin je devinais le sommet et le POS 6 de cette ascension. Mais le campement était complet. Il nous a fallu marcher une heure supplémentaire. Ryan mon guide me promit un endroit paradisiaque. Etait-ce un placebo pour booster mon mental? J’en avais marre. Cela faisait 14 heures que j’en avais marre alors oui je n’étais pas à 60 minutes de plus.
Mais quand j’ai aperçu 2 toiles oranges cachées dans les herbes hautes avec pour seul voisin éphémère le soleil qui se couchait, je compris que Kyan ne m’avait donc pas menti.
20h00 le repas fût englouti en 2 coups de fourchette. Kyan dormait déjà, épuisé lui aussi. Nos porteurs quand à eux toujours sur le qui-vive, ne montraient aucun signe de fatigue. Ces 2 petits hommes en tongs prirent même le temps de préparer le petit déjeuner du lendemain, tout en rigolant.
J4: Lake Segara Anak > Senaru Village > Senggigi area
06h00 Plawangan Senaru altitude 2641m Après 10 bonnes heures de sommeil ininterrompues, voilà nous y étions, notre dernier réveil avec la nature, le dernier petit-déjeuner avec nos compagnons de route. Un peu d’émotions.
Puis nous avons entamé l’ultime descente. Le contexte était tellement différent de l’aller. Adieu plaine et herbes hautes. Ce flanc n’était que jungle, racines et terre humide. Je prie mon temps, essayant d’épargner mes genoux, tout comme Kyan. D’autres marcheurs dévalaient la montagne, en courant, ils sont nombreux à m’avoir doublée, mais leurs efforts nécessitaient des pauses, au cours desquelles je les rattrapais et les dépassaient à mon tour. Qui du lièvre ou de la tortue raconte la fable? 🙂
12h00 Nous avons déjeuné au village d’agriculteurs de Senaru, entourés de chiots, d’enfants et de tout un condensé de mignonneries. La vie simple menée par une famille, jusqu’à 4 générations sous le même toit, cultivant un potager, coupant des bambous pour clôturer leurs domaine, buvant le lait des chèvres élevées à leurs côtés, se douchant à l’aide d’un simple tuyau d’arrosage, nous observant, nous les gens d’une autre normalité, d’une vie parallèle et si compliqué. La vie simple après laquelle on cours, et si c’était eux qui avaient trouvé le chemin du bonheur? Puis je sortis de mes réflexions pour me replonger quelques minutes avant la clotûre de ce trek et de me rendre compte de l’effort accompli durant ces 54 heures.
14h00 Satya nous attendait au point final, le sourire aux lèvres, heureux de nous voir en petite forme. Il avait troqué sa tenue du vendredi pour un accoutrement plus… confortable. Bye bye sa calotte de prière, avec son bonnet de rasta, j’avais à faire à un tout autre personnage. Toujours aussi agréable et conviviale. Moins agréable pour lui, l’odeur de nos corps qui arriva jusqu’à ses narines. Pour remédier à ça, une dernière surprise nous attendait. Il nous conduit, accompagnés de nos guides et porteurs à la cascade Sindang Gile Waterfall. Le décrassage pouvait commencer… BAGUS!
>>> C’est en tout pour les mots (les maux?), voici les photos…



























I FUCKING DID IT!
#2 Senguigui
Sales et fatigués, nous nous étions promis avec Antoine de nous offrir un hôtel luxueux en guise de récompense. C’est au Kebun Villa & resort que nous avons pu nous laisser aller… à ne rien faire durant les 20 heures de break avant de repartir vers un autre paradis.
> A faire : un massage à même la chambre.


#EPILOGUE
Lombok je ne t’ai pas assez cotoyée. Toi et moi c’est comme un goût d’inachevé. Tu m’as pourtant bien eue avec ton volcan, je m’y suis attachée, il m’a permis de me surpasser. Maintenant j’ai envie dans tes criques et tes plages isolées, de me délecter.
Promis je reviens vite.
