BUKHARA

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* Patrimoine mondial de l’UNESCO

Après Samarcande l’intemporelle, nous arrivions après 5 heures de route et  268 petits km, dans l’ancien protectorat russe Boukhara, ville des madrasas. C’est dans cette étape primordiale de la route de la Soie que j’ai le plus apprécié mon séjour ouzbek.

Boukhara a été occupée en 710 par les troupes arabo-islamiques durant le califat des Omeyyades : le général Qutayba ben Muslim y établit son autorité sur un prince local. L'héritier du trône de Boukhara, Tougchada, se rallie rapidement à l'islam et règne de 710 à 739. La ville, qui devint un grand centre culturel, faisait alors partie de la province du Khorassan, dont le chef-lieu était Merv.À cette époque, la ville occupait une superficie d'environ 30 à 35 hectares et était entourée d'un rempart avec sept portes d'accès. Les rues étaient orientées selon les points cardinaux et s'organisaient comme un échiquier. Au IXe siècle, la ville devient la capitale de la dynastie persane des Samanides (875-999) et l'aspect de la ville est à nouveau modifié : on observe onze portes d'accès, le « rabad » (faubourg) s'étend autour de la partie intérieure (« chakhristan »), la population augmente de manière significative, les professions déterminent le lieu de résidence, de nombreux mausolées et mosquées sont édifiés (dont le mausolée des Samanides). Des savants, poètes, écrivains résidaient à Boukhara au xe siècle : le grand médecin et philosophe Avicenne (Abu Ali Ibn Sînâ), né à proximité (980-1037), le poète Rudaki et le savant encyclopédiste al-Biruni (mathématicien, physicien, astronome, historien, etc.), né près de Khiva (973-1048), qui correspondit avec Avicenne. Gengis Khan s'empare de la ville en 1220. La ville est intégrée à l'empire des Timourides en 1370. La ville perd de son importance politique au profit de Samarcande mais en 1506, la dynastie des Chaybanides s'empare de Boukhara et, dans la seconde moitié du XVIe, Abdullah Khan fit de la ville le centre politique du khanat de Boukhara. Boukhara tombe sous le régime du protectorat russe en 1868, avant de perdre définitivement son indépendance avec la prise de la ville par l'Armée rouge le 2 septembre 1920.

Le centre historique (à l’échelle humaine) nous a permis de nous balader exclusivement à pied. Le point de départ de chacune de ces balades fût la place Liab-i-Haouz, un bassin creusé en son centre, autour duquel la vie s’y déroule doucement. Plusieurs medersas l’entourent.

Nous n’avons pénétrées ces écoles qu’une fois, trop sollicités par les marchandes de suzanis* qui occupent aujourd’hui les anciennes cellules des étudiants. Autrefois lieu d’études, aujourd’hui centre commercial et artisanal, ces bâtisses vivent de multiples vies. Réincarnation ouzbek.

#1 Centre historique

Le coeur en pierre compte une grande quantité d’immanquables : déambuler sous les « taqs », ces coupoles marchandes, signes de reconnaissance des bazars,  les soeurs ennemies que sont les madrasas Ulug Beg et Abdoullaziz KhanPol-i-Kalon (« piedestal du Très-Haut »), un des hauts-lieux de Boukhara et principal complexe architectural de la ville qui comprend la mosquée Kalon (1514), un minaret d’une ancienne mosquée (1127)  haut de 48m et la madrasa Mir-i-Arab.

Et puis il y avait l’immanquable Tchor Minor, « 4 minarets », star des couvertures de nombreux guides (Lonely Planet 2014 entre autre), pour lequel je n’ai trouvé qu’un seul qualificatif : mignon.

> A faire : un massage (70 000 soums) dans le hammam Bozori Kord, en l’état depuis le XVIeme siècle. Après 10″ dans une salle remplie de vapeur d’eau chaude, la détente s’achève. Commencent alors les étirements toniques, le poids de mon tortionnaire sur le dos, et moi dans un état de souffrance positive, allongée sur la dalle de granit qui trône au coeur du hammam. Le + la friction finale au gingembre :  » It’s good for your husband » m’a assuré mon masseur, avant de m’enduire le corps d’eau de rose. A contrario du hammam Kunjak réservé aux femmes, celui-ci est mixte. Mais pas n’importe quelle mixité, elle est privatisée. Voilà comment je me suis retrouvée seule sans compagnon, tard un soir, dans cet endroit qui n’a pas pris une ride en 5 siècle.  Incroyable ❤ !

> A voir : le quartier juif, les sublimes maisons des anciens commerçants juifs -dignes du Elle Décoration, que ce soit le mobilier ou les fresques murales, tout y est magnifique- que vous trouverez un peu partout car elles s’éparpillent dans tout le district, celle de Faidouni Kjodakeiv mérite à elle seule 1/2 journée de visite (7500 soums) et le cimetière juif, tout au sud, à la lisière de la ville moderne, qu’il faut explorer. Les pierres tombales sont surprenantes de drôlerie.

> A visiter : le musée des tapis situé dans l’ancienne mosquée Magok-i-Attari désaffactée au culte. Note importante, elle a été construite sur les vestiges d’un temple zoroastrien qui ramène mes pensées à mon voyage en Iran.

> Acheter des suzanis* dans la boutique de Kukeldash Madrasah.

> Diner chez Chinar, ce restaurant de 3 niveaux, vous servira de délicieuces entrées et un excellent plov. Les diners le samedi soir y sont mémorables, la vodka coule à flot, les tables sont garnies et les esprits remplis de gaité.

> Dormir à l’hôtel Amulet, une ancienne medersa réhabilitée en hôtel de charme, prix un peu plus élévé qu’ailleurs qui vaut ses $70 rien que pour le petit déjeuner pris dans une petite salle à manger privée.

* suzanis : textile tribal brodé, propre à la région d’Asie Centrale.

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#2 Ark 

S’il y a bien un quartier de la ville où tous les jours nous nous sommes rendu c’est la citadelle de l’Ark. Les dodues donjons et l’épaisse muraille protégeaient jadis un palais dont il ne reste … quasi rien si ce n’est une mosquée et d’anciens appartements, occupés par le dernier Emir du Qanat jusqu’en 1920. Le reste n’est que terrain vague. La vue de la haut est panoramique.

Face à l’Ark (sa porte d’entrée), deux structures défient le temps. La 1ere une ancienne tour métallique construit par les soviétiques au début du XXeme siècle ; la seconde la mosquée Bolo Haouz, ses 20 colonnes en bois, son plafond peint, sa date de naissance (1720).

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Encore un peu plus à l’ouest, une balade dans le parc Samani pour y découvrir proche des limites de la ville, le mausolée d’Ismael Samani, un ensemble… Samanide, l’un des plus anciens monuments musulmans au monde, le musée de l’eau et dans un autre registre d’un parc d’attractions de notre ère.

Le mausolée des Samanides (875-999), ou tombeau d'Ismaïl, a été construit au début du xe siècle. C’est l'édifice le plus ancien de Boukhara et le premier exemple de mausolée-koubba connu. Il a a été découvert en 1934 par Chichine, un archéologue soviétique,alors qu'il était enfoui sous terre, préservé ainsi de destructions antérieures. Il a la forme d'un cube surmonté d'une coupole et de quatre autres petites coupoles à chacun des angles. Les quatre faces sont identiques. Une arcade semi-aveugle, formée d'une galerie de dix fenêtres sur chaque côté, permet la transition, à l'intérieur, entre la coupole et la partie carrée : quatre arcades d'angle forment la trompe où s'appuie ensuite le tambour, sur huit côtés, puis sur seize. L'intérieur et l'extérieur sont décorés de motifs de brique.Le mausolée, par sa forme cubique, rappelle la forme de la kaaba et a donc une forte signification symbolique.

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Nous avons quittés Buxoro pour filer encore plus à l’ouest du pays, empruntés le vrai tronçon de la route de la Soie, nous rapprocher de la mer d’Aral sans la voir, traverser l’Amu Darya et atteindre Khiva  et revenir en sens inverse.

* Toutes les photos de moi ont été prises par Kares Le Roy.

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IN UZBEKISTAN i am…

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Comme une thématique de l’année 2014 qui se prolonge sur 2015, encore un peu plus vers l’Orient, c’est en Asie Centrale que j’ai posé les pieds, en Ouzbékistan plus précisément. Terres de Tamerlan (Timur le conquérant), Genghis Khan ou encore d’Omar Rhayyam, je vais vous conter ici un nouveau récit 2.0 comportant plus de 2000 ans d’histoire.

Passer derrière l’Iran n’était pas chose facile. Ce précédent voyage m’avait fait découvrir tant de merveilles culturelles, historiques et religieuses, que je me demandais ce qui pouvait se faire de mieux. C’était sans compter sur ce tronçon de la route de la Soie que vous avez pu apercevoir sur mon Instagram @itwia lors de mon voyage. Après ces clichés instantanés voici que les choses plus sérieuses vont se dérouler sur la toile.

> Lire Samarcande d’Amin Maalouf pour s’imprégner de l’Orient du XIXeme siècle. Souvent en Ouzbekistan le temps s’est arrêté, ce livre vous permettra de recontextualiser l’époque.

Tout au long de son histoire, le territoire de l'actuel Ouzbékistan fut la plupart du temps dominé par les grands empires environnants des Perses, Grecs, Arabes, Mongols ou Russes pour devenir un État à part entière en 1991.

 

Turkish Airlines via Istanbul : 520€

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Visa à faire à l’ambassade d’Ouzbekistan à Paris sans oublier de remplir le formulaire à télécharger ici en amont (80€).

Nouveauté! Le Visa pour les ressortissants français est désormais gratuit et quand aux autres citoyens du monde, il se demande en ligne : e-visa.gov.uz/main

Website / ouzbekistan.fr/touriste/

 

LET’S GO

L’origine de ces destinations c’est bien lui, Kares Le Roy. C’est lui qui m’aura attendu 3 heures dans un froid polaire (-3°C) à l’extérieur de l’aéroport un tantinet soviétique de Tashkent dans lequel le public n’est pas invité à entrer s’y réchauffer. J’ai tardé. Mon vol en provenance d’Istanbul avait 1 heure de retard au départ et mon arrivée a été on ne peut plus laborieuse. La douane et son unique « guichet pour touristes » mal indiqué mais surtout l’absence totale d’informations quand aux contrôles des bagages. 2 heures de patience à 3h00 du matin dans une salle enfumée par les cigarettes ouzbeks, les files d’attentes sans fil, les doublages, la non connaissance du langage… et puis à 5h00 du matin, lui, tout penaud, comme un cabillot surgelé. A l’inverse de l’Iran, nous avons pu nous étreindre. Point de fausse pudeur.

#Tashkent

Souvent on évite les capitales, peur d’être happé par le brouhaha et le bordel. Mais Tashkent mérite qu’on s’y attarde. La capitale ouzbek dont le nom signifie « citadelle de pierre » regorge de trésors architecturaux. Des sites antiques aux palais soviétiques sans oublier les nombreux marchés et autres bazaars qui animent la ville et lui donnent des odeurs épicées.

En descendant à la station de métro Kosmonavtlar pour remonter Sharof Rashidov Shoh Ko’chasi, cette grande avenue bordée de part et d’autre de bâtiments administratifs, de parcs et de musées (celui de l’histoire d’Ouzbekistan est à ne pas manquer), jusqu’à Mustaqilik Maïdoni puis tourner sur la droite vers Amir Timur Square. Jolie balade « architour ».

Ah oui le métro tashkentien! Ce transport en commun mérite qu’on descende à chaque station pour y admirer/observer/s’estomaquer sur les fresques qui ornent les murs de chacune. Photo interdite! Tentez, vous serez gentiment (ou pas) sommé d’effacer votre souvenir et/ou raccompagné à la sortie par la police locale.

> A voir : la cathédrale orthodoxe d’un bleu bébé aux allures de pièce montée.

> A faire : déambuler au bazar Chorsou situé au Nord Ouest de la ville, goûter à tous les étales du marché couvert, changer au marché noir ses € auprès des différents « banquiers ».

> A ne PAS faire : la TV Tower ne mérite pas le détour. Excentrée et chère. Y monter coûte la bagatelle de $15 pour les étrangers. Non merci.

> Diner au National Food. La cantine par excellence où vous pourrez goûter TOUTES les spécialités du pays. Les femmes y découpent du saucisson de cheval ou encore des pâtes en vous regardant amusées sans jamais se couper les doigts.

Question hébergement, le couch surfing et loger chez l’habitant est monnaie courante. C’est dans une jolie maison verte au style victorien que j’avais élu domicile : Jahongir B&B. Cosy, chaleureux et confortable, pieds nus sur le parquet.  A booker sur www.booking.com.

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LET’S DRIVE!

Parce que l’Ouzbekistan est si grand que je ne pouvais contenir toutes mes trouvailles et découvertes en 1 seul post généraliste. Au travers de plusieurs post, ville par ville, je vous emmène avec moi depuis le kilomètre 0 qu’est Tashkent dont nous nous sommes évadés après 2 jours de visites. La suite de l’itinéraire, vite, très vite, jusqu’au kilomètre 980km qu’est Khiva aux portes du désert du Karakoum.

L’itinéraire qui suivra : TASHKENT > SAMARKAND > BUKHARA > KHIVA et la même chose en sens inverse.

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* Toutes les photos de moi ont été prises par Kares Le Roy.

#яхши саёҳат

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